La baisse d’activité liée aux fermetures de magasin pendant les périodes de confinement a été en partie compensée par les ventes sur le web. L’émergence d’un modèle omnicanal se confirme.
Le bilan 2020 du commerce spécialisé dressé par Procos (Fédération du secteur) affiche sans surprise une baisse sensible du chiffre d’affaires, 18 % en moyenne (hors restauration) avec des différences notables d’un secteur à l’autre. L’équipement de la maison finit l’année à – 8 % grâce à un rebond après les périodes de confinement, les enseignes d’articles de sport à – 4,5 % alors que les segments équipement de la personne et beauté/santé, davantage fragilisés, enregistrent respectivement une baisse de 22,7 % et 22 %.
Explosion des ventes sur le web. Elles ont bondi de 30 % en 2020 avec un impact de 12 % sur le chiffre d’affaires global contre 6 % en 2019. Cet envol n’a toutefois pas permis de compenser les pertes de chiffres d’affaires causées par la fermeture des magasins lors des périodes de confinement. Selon le panel Procos, la croissance des ventes sur le web n’a compensé que de 2 à 4 % selon les secteurs les pertes de chiffre d’affaires sur l’année.
Le développement du télétravail et l’absence des touristes internationaux a pesé lourdement sur les flux à Paris et dans les grandes métropoles avec des baisses de 30 à 40 % des chiffres d’affaires. Les commerces de proximité au contraire ont bénéficié d’une plus grande attractivité.
Le modèle omnicanal a gagné du terrain. Les enseignes ont réagi aux difficultés en multipliant les nouveaux services : click and collect, livraison à partir des magasins, paiement sans contact, etc. Ces évolutions sont appelées à durer. Et Procos souligne que le changement accéléré d’équilibre entre vente en magasin et sur internet devrait avoir un impact sur l’immobilier commercial et les coûts locatifs : « le télétravail et le développement de l’omnicanal obligent à une nouvelle lecture des lieux de commerce » analyse Emmanuel le Roch, délégué général de Procos, dans ce contexte, défend la nécessité d’un « Plan commerce 2030 » et d’une approche dynamique « Territoires de commerce ». « Le commerce spécialisé est une chance pour la France et ses enseignes doivent être des moteurs de la transformation sociétale. Il faut créer les conditions pour qu’elles dégagent les moyens indispensables après cette crise pour ces investissements de transformation » insiste Laurence Paganini, présidente de Procos. Ainsi le plan de relance devrait contribuer à accélérer la transition numérique des commerçants. De même, Procos demande à ce que la politique gouvernementale accompagne la transformation RSE du commerce spécialisé confronté à des besoins d’investissements pour réduire sa consommation d’énergie.
Documents : Conférence de presse Procos du 29 janvier 2021
Sources : Procos (Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé)